La ville de la Mure bat un record de participation pour son projet de place centrale sur Purpoz

Et si on vous demandait votre avis avant de transformer le centre-ville de votre commune ? C’est ce qu’a fait la ville de La Mure, située en Isère, en lançant une concertation citoyenne sur le réaménagement de sa place Pasteur. Résultat : plus de 2 200 participant·es dans cette commune d’environ 5 000 habitant·es, soit un taux de participation de 45 % ! Retour sur une démarche qui prouve que la démocratie locale peut être simple, concrète et inclusive.
Une concertation pensée avec et pour les habitant·es et usager·ères
En janvier 2025, la Ville de La Mure a lancé une concertation citoyenne sur un projet central : le réaménagement de la place Pasteur, longtemps occupée par un parking. Elle a donc fait participer activement ses habitant·es et usager·ères à son aménagement pour imaginer, ensemble, un espace public plus agréable, partagé et adapté aux usages de chacun·e.
En 2024, la commune avait déjà amorcé la réflexion, avec plus d’un an d’expérimentation, transformant temporairement la place en zone piétonne. Cette phase a été accompagnée de plusieurs enquêtes participatives menées auprès des habitant·es, commerçant·es et usager·ères, pour recueillir leurs idées et attentes sur les futurs aménagements.
Un dispositif de participation hybride et innovant
Afin d’inclure tous les habitant·es et usager·ères lors de la phase de vote, la ville de La Mure a mis en place un dispositif de participation hybride, combinant outils numériques et présence physique sur le terrain.
L’objectif : permettre à chacun·e de participer, y compris celles et ceux peu à l’aise avec le numérique. Chacun·e pouvait voter en ligne via la plateforme mutualisée Purpoz, ou déposer un bulletin papier lors d’événements organisés dans la ville, lors des marchés hebdomadaires ou sur la place Pasteur elle-même. Affiches et flyers ont également été largement diffusés pour informer et mobiliser l’ensemble de la population.
© Commune de La Mure – Atelier de concertation et distribution de crêpes
Le recours au jugement majoritaire (qui permet d’évaluer chaque projet selon une échelle allant de “Très bien” à “À rejeter”) a offert une appréciation nuancée des propositions, dépassant la logique binaire “oui / non”. Le vote était simple, rapide, accessible en ligne comme en présentiel. Il a été accompagné d’une démarche pédagogique claire, facilitant la compréhension et renforçant l’adhésion.
© Commune de La Mure – Plateforme participative de la concertation
Une mobilisation d’ampleur
Ainsi, la mobilisation a été particulièrement forte. La concertation était ouverte aux habitant·es de la commune, mais aussi aux personnes travaillant sur place, ce qui a permis d’élargir la réflexion sans en diluer l’ancrage local. Au total, 2 272 personnes ont pris part à la concertation. Cela représente près de 45 % de la population, un chiffre qui témoigne de l’intérêt porté au sujet.
Cette participation importante s’explique en effet en partie par le sujet de la concertation, qui concerne directement le quotidien des habitant·es et usager·es, et par la réflexion amorcée par la ville en amont.
“Ce qui a vraiment mobilisé, c’est qu’on avait déjà fait des choses concrètes. (…) Quand on est passé à l’action, là, les gens se sont vraiment posé des questions et ont été interpellés.” témoigne Valentin Colle, chef de projet Petites villes de demain à la mairie de La Mure.
La municipalité a construit une mobilisation dans la durée avant, pendant et après la démarche, en impliquant la population à chaque étape : d’abord par des expérimentations concrètes, ensuite par un vote clair et ouvert, puis en assurant un suivi transparent des résultats. Cette continuité a nourri la confiance et ancré la participation dans le temps.
Pour aller plus loin dans la transparence, une partie du dépouillement des votes papier s’est déroulée en public. Les résultats ont été publiés largement, sur les réseaux sociaux et via d’autres canaux de communication.
La concertation de La Mure montre qu’une démocratie vivante et locale passe par des démarches participatives concrètes, proches des habitants et connectées à leur quotidien. Dans un contexte de remise en question du politique, ces expériences nous rappellent que chaque territoire peut être un espace de dialogue et d’intelligence collective.