3 exemples d’usages Purpoz pour une collectivité de –10 000 habitants
Bienvenue dans cette série de cas d’usage Purpoz !
Chez Purpoz, nous accompagnons les collectivités au quotidien dans leurs projets participatifs. Aujourd’hui, cap sur les collectivités de moins de 10 000 habitants. Et parce que rien ne vaut l’exemple concret, nous avons décidé de vous ouvrir les coulisses de trois démarches menées avec succès.
Au programme :
- La ville de Wissant et son questionnaire sur l’avenir scolaire et périscolaire
- La ville de Saint-Rémy-de-Provence et ses budgets participatifs
- La ville de Rocquemaure et sa votation sur le monument aux morts
Trois collectivités, trois contextes, trois applications Purpoz. Mais un même objectif : inclure activement les habitants dans leur territoire.
Prêt à découvrir comment ces territoires ont transformé l’engagement citoyen en projets concrets ? C’est parti !
À Wissant, l’école de demain se dessine avec les parents
Localisation
- Collectivité : Ville de Wissant (Nord Pas-de-Calais, Hauts-de-France)
- Nombre d’habitants : 847 habitants
- Type de territoire : Rural
Application Purpoz utilisée
- Type : Questionnaire
- Durée de la démarche : Du 14 avril au 30 mai 2025
Le défi : préserver l’école en territoire rural
Dans un contexte de baisse des effectifs scolaires menaçant la fermeture de classes, Wissant et ses communes partenaires (dont Audembert, Leubringhen, Saint-Inglevert, etc.) font face à un enjeu crucial : préserver des services de qualité pour les familles tout en maintenant l’équilibre entre activité touristique et vie locale permanente.
Face à ce défi, la collectivité a fait le choix de la co-construction en lançant son projet sur Purpoz “Jeunesse, temps scolaire, périscolaire et petite enfance à Wissant". Elle a souhaité recueillir l’avis des familles concernées pour bâtir ensemble une offre scolaire, périscolaire et petite enfance adaptée aux besoins du territoire.
Un questionnaire en 3 axes pour l’avenir des enfants
Le questionnaire a été structuré autour de trois axes stratégiques, chacun répondant à une problématique concrète du territoire :
- Le Regroupement Pédagogique Intercommunal (RPI) entre Wissant, Audembert et Leubringhen, solution permettant de mutualiser les moyens humains, matériels et pédagogiques
- Les temps périscolaire et extrascolaire
- Les solutions de garde pour les enfants non scolarisés (crèche, MAM, assistantes maternelles)
À la fin du questionnaire, les familles étaient invitées à rejoindre le comité consultatif "Jeunesse : temps scolaire et périscolaire" pour participer activement à la concrétisation des projets.
69 participants mobilisées, 3 besoins prioritaires identifiés
Résultats de la démarche
- 69 participants ont répondu au questionnaire, soit un taux de participation de 2,12 %
- Profil des répondants : 30 % de Wissant, 70 % des communes partenaires conventionnées avec la commune pour le centre de loisirs
La consultation a permis d’identifier trois besoins prioritaires clairement exprimés par les familles.
- Sur le RPI : La réflexion globale sur l’offre enfance-jeunesse est saluée par les participants. Une seule famille émet un véto formel au projet de RPI sur l’ensemble des répondants, les autres appréciant l’idée d’un regroupement entre communes voisines.
- Sur la petite enfance : Une crèche à Wissant est vivement souhaitée pour répondre au manque de places dans les structures existantes. Les familles insistent sur l’importance d’horaires souples et élargis, difficilement assurés par les assistantes maternelles seules.
- Sur le centre de loisirs : Bien que le centre de loisirs actuel soit jugé très positivement, son ouverture limitée (un mois en été seulement, sans périscolaire) est fortement regrettée. Les familles le considèrent indispensable au territoire et demandent une extension sur les vacances de Toussaint et de Pâques. Le soutien à ce type de structure est unanime.
Ce que Wissant nous apprend sur la participation en milieu rural
- Un sujet au cœur des préoccupations citoyennes : La question de l’offre scolaire et périscolaire touche directement l’attractivité du territoire pour les jeunes familles et conditionne la vitalité des villages ruraux sur le long terme.
- Une approche intercommunale : La démarche fédère plusieurs communes autour d’un projet commun, maximisant l’impact et favorisant la mutualisation des ressources.
- Une implication forte du décideur : La collectivité s’engage clairement à prendre en compte les résultats pour faire évoluer son offre de services, donnant du sens à la démarche participative et renforçant la confiance des citoyens.
- Une participation citoyenne qui va au-delà de la consultation : Les habitants ne sont pas seulement interrogés, ils sont invités à intégrer le comité consultatif qui portera concrètement le projet. Cette démarche transforme l’engagement ponctuel en action durable et crée une dynamique de co-construction sur le long terme.
À Saint-Rémy-de-Provence, le budget participatif fait école depuis 4 ans
Localisation
- Collectivité : Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône, Provence-Alpes-Côte d’Azur)
- Nombre d’habitants : 9 547 habitants
- Type de territoire : Urbain
Application Purpoz utilisée
- Type : Budget participatif
- Durée de la démarche de la dernière édition : 15 décembre 2024 au 26 septembre 2025
300 000 € par an pour le pouvoir d’agir citoyen
Depuis 2021, Saint-Rémy-de-Provence fait le pari de la continuité avec son budget participatif reconduit chaque année.
L’objectif : ancrer durablement le pouvoir d’agir des citoyens en leur confiant le choix de la dépense d’une partie du budget d’investissement annuel.
Avec une enveloppe de 300 000 € par an (soit environ 30 € par habitant), la ville affirme sa volonté de faire de la participation citoyenne un pilier de sa gouvernance, permettant aux habitants d’imaginer, de choisir et de voir se concrétiser des projets qui transforment leur quotidien.
Un processus rodé sur 4 éditions
Préparation et lancement
Dès le départ, Saint-Rémy-de-Provence a posé les fondations d’un budget participatif solide en formalisant 10 engagements structurants comme l’objectivité des critères, l’égalité d’accès au projet (numérique et papier), la transparence sur les règles et délais ou encore la confiance dans les organes de contrôle.
Ces principes encadrent concrètement chaque édition et garantissent la légitimité de la démarche dans le temps.
Le dépôt des projets
Les citoyens ont été invités à déposer leurs projets selon plusieurs catégories comme la culture/Patrimoine, ou l’urbanisme/Logement/Aménagement. La ville communique largement sur cette phase pour permettre à chacun de s’approprier le dispositif et de transformer ses idées en propositions structurées.
L’analyse des projets déposés
L’originalité du dispositif réside dans sa commission de 16 personnes chargée de vérifier la recevabilité des projets et de valider les résultats. Cette instance associe :
- Les 6 citoyens tirés au sort parmi une liste de volontaires (en respectant la parité et les tranches d’âge), garantissant une représentation de la population
- La chargée de mission Participation citoyenne, pilote et modératrice du dispositif
- Les responsables des services techniques (direction générale, marchés, finances, technique, urbanisme) qui se prononcent sur la recevabilité juridique, technique et financière
- Les 4 élus du Conseil Municipal (au prorata de leur représentativité), avec voix consultative uniquement pour garantir la neutralité
Les projets lauréats
Les projets retenus transforment concrètement le visage de la ville. L’édition 2025 compte au total 14 projets lauréats qui verront le jour prochainement. Par exemple, « Un chemin vert pour relier le parking du collège au cœur de la ville » créera une promenade verdoyante de moins de 15 minutes, harmonisant nature et urbanité dans un parcours.
L’année précédente, en 2024, deux interventions majeures ont amélioré l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite : la rénovation des escaliers des arènes Barnier et celle des escaliers situés à l’angle du boulevard Victor Hugo et de la rue Lafayette, rendant la ville plus inclusive et accueillante pour tous.
4 ans de participation : des chiffres stables, une culture qui grandit
Résultats de la démarche
- 294 participants en moyenne par édition
- 12 projets lauréats en moyenne chaque année
- 1 928 votes en moyenne
- Un taux de participation moyen de 2,5 %
Les ingrédients d’un budget participatif qui dure
- Une démarche pérenne qui s’inscrit dans la durée : Avec 4 éditions consécutives depuis 2021, Saint-Rémy-de-Provence démontre qu’un budget participatif doit être un processus continu. Cette régularité permet aux citoyens d’intégrer le dispositif dans leur relation à la ville et de voir concrètement les projets se réaliser au fil des années.
- Des engagements formalisés qui créent la confiance : Les 10 principes affichés (objectivité, égalité, transparence, neutralité, co-construction…) structurent la démarche et sont respectés à chaque édition, créant une relation de confiance durable entre la collectivité et ses habitants.
- Une gouvernance partagée : La commission mixte (citoyens tirés au sort, services techniques, élus) incarne un équilibre entre légitimité démocratique, expertise technique et vision politique. Le tirage au sort de 6 citoyens garantit une représentation authentique, tandis que la voix consultative des élus préserve la neutralité du processus.
- Une montée en compétence collective : En impliquant les porteurs de projets du dépôt à la réalisation, et en les sensibilisant aux contraintes réelles de la commande publique, la ville forme progressivement une communauté de citoyens mieux informés, plus autonomes et capables de proposer des projets de plus en plus matures et réalistes.
Roquemaure : quand les citoyens tranchent sur l’avenir du monument aux morts
Localisation
- Collectivité : Ville de Roquemaure (Gard, Occitanie)
- Nombre d’habitants : 5 500 habitants
- Type de territoire : Rural
Application Purpoz utilisée
- Type : Votation
- Durée de la démarche de la dernière édition : 31 janvier au 14 février
Monument aux morts : un choix symbolique confié aux habitants
Face à un projet structurant de réaménagement du boulevard National, la traversée principale de la commune, Roquemaure s’est retrouvée devant une question sensible : faut-il déplacer le monument aux morts pour optimiser le nouvel aménagement ? Plutôt que d’imposer un choix sur un élément aussi symbolique, la municipalité et son maître d’œuvre ont élaboré deux scénarios d’aménagement et ont remis la décision finale entre les mains des habitants.
L’objectif ? Faire participer les habitants au projet et les inclure dans les travaux qui vont transformer la ville.
Après un travail approfondi avec le maître d’œuvre sur les deux options possibles, la commune a structuré sa votation autour d’une question claire : dans le cadre du réaménagement du boulevard National, le monument aux morts doit-il rester sur son emplacement actuel ou être déplacé ? La plateforme Purpoz a permis de présenter visuellement les deux scénarios à l’aide de schémas détaillés, permettant à chaque habitant de comprendre concrètement les implications de chaque choix sur l’aménagement futur.

Accompagnement numérique, QR code, permanence : une mobilisation tous azimuts
La réussite de cette votation a reposé sur une campagne de communication mobilisant plusieurs supports : affichage municipal, réseaux sociaux, presse locale, newsletter, et un QR code créé spécialement pour faciliter l’accès direct à la plateforme en ligne. Tous les personnels en position d’accueil du public ont été sensibilisés au dossier afin de pouvoir répondre aux questions des usagers et encourager la participation.
La commune a mis en place un accompagnement au vote pour les publics moins à l’aise avec le digital. Un ordinateur a été installé à la mairie et à la Maison France Services, permettant aux habitants d’être guidés dans la prise en main de l’outil en ligne. Cette attention particulière à l’accessibilité a garanti que tous les Roquemaurois, quel que soit leur niveau de compétence numérique, puissent participer à cette consultation.
Résultats de la démarche
- 543 participants ont pris part à la votation
- Un taux de participation remarquable de près de 10 %
Ce qui rend la votation roquemauroise un exemple
- Une décision sur un sujet sensible : En confiant aux citoyens le choix du devenir d’un monument aux morts, élément hautement symbolique du patrimoine local, la municipalité a fait preuve d’une confiance envers ses habitants et a évité l’écueil d’une décision imposée d’en haut qui aurait pu cristalliser les oppositions.
- Une stratégie de communication : La mobilisation de tous les canaux disponibles (QR code, supports numériques et physiques, sensibilisation des agents d’accueil) et l’obtention d’un taux de participation proche de 10 % démontrent qu’une votation bien préparée et largement communiquée peut toucher un public significatif, même sur des questions techniques d’aménagement.
- L’inclusion numérique au cœur du dispositif : En installant des ordinateurs accompagnés à la mairie, la commune a garanti l’accessibilité du vote à tous. Cette attention à ne laisser personne de côté renforce la légitimité de la consultation.
- Un outil d’anticipation des conflits : En faisant de la votation un moment d’appropriation collective du projet plutôt qu’une simple formalité administrative, Roquemaure a créé les conditions d’une meilleure acceptation sociale du futur aménagement. Les habitants deviennent ainsi co-décisionnaires plutôt que spectateurs.
3 démarches, 3 enseignements pour transformer la participation citoyenne
Wissant, Saint-Rémy-de-Provence, Roquemaure : trois communes, trois tailles, trois contextes différents. Et pourtant, un fil rouge commun traverse ces expériences : la participation citoyenne est un outil de transformation territoriale.
L’intercommunalité démultiplie l’impact : Wissant ne s’est pas lancée seule dans sa réflexion sur l’avenir scolaire : 7 communes partenaires ont uni leurs forces pour construire ensemble une offre de services pérenne. Cette approche territoriale permet de mutualiser les moyens, d’élargir le nombre de participants, et surtout de penser les politiques publiques à l’échelle des usages réels des habitants, qui dépassent souvent les frontières.
La continuité fait la différence : Saint-Rémy-de-Provence le démontre : avec 4 éditions consécutives de budget participatif, la ville a créé une véritable culture de l’engagement. Les citoyens intègrent progressivement le dispositif dans leur relation à la collectivité et comprennent mieux les contraintes de l’action publique.
Consulter sur des sujets symboliques : En remettant une décision symboliquement forte entre les mains des citoyens, la municipalité a transformé un potentiel point de friction en moment d’appropriation collective. Résultat : près de 10 % de participation. Ce qu’il faut retenir ? Mieux vaut consulter sur les sujets sensibles que risquer l’opposition frontale après coup.
Au-delà de ces trois exemples, c’est une conviction qui se dessine : la participation citoyenne réussit quand elle s’inscrit dans la durée, et quand elle abord des sujets qui comptent vraiment. Trois collectivités, trois applications Purpoz, une même promesse tenue : donner du pouvoir d’agir aux citoyens dans les territoires.